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Retour sur le processus de décolonisation du Burkina Faso de 1945 à son indépendance en 1960 | AIB

Burkina-Indépendance-Commémoration-Histoire-Rappel

Retour sur le processus de décolonisation du Burkina Faso de 1945 à son indépendance en 1960

La vie politique en Haute-Volta démarre en 1945. Nous sommes à la fin de la seconde guerre mondiale. Et la France affaiblie et démystifiée sort gagnant de la guerre en partie grâce aux voltaïques et aux africains qui se sont battus à ses côtes et qui ont payé le prix de leurs vies.

Pour Daniel Ouézzin Coulibaly, enseignant et syndicaliste voltaïque, par le combat et le sang versé des africains, «l’Afrique a payé sa contribution à la paix, elle a acquis le droit de vivre sur la base de l’égalité des hommes, des races et des peuples».

Aussi, face à la pression de l’élite africaine naissante, de la chefferie traditionnelle et coutumière ainsi que des populations africaines décomplexées, la France octroie un poste de député au sein de son Assemblée nationale á chacune de ses colonies.

Les voltaïques qui font partie en grande majorité de la colonie de la Côte d’Ivoire avec Bobo-Dioulasso et Ouagadougou auront comme premier député Felix Houphouët-Boigny soutenu par Daniel Ouézzin Coulibaly.

Au parlement français, Felix Houphouët-Boigny et les autres députés africains élus réclament et obtiennent pour les Voltaïques, et l’ensemble des peuples noirs, plusieurs droits que ces derniers avaient perdu depuis le début de la colonisation comme la fin des travaux forcés.
Cependant dans les faits, l’administration coloniale continuait à exploiter les populations comme le rapporte Daniel Ouézzin Coulibaly.

«Le 10 novembre 1946, je passais par Kaya pour me rendre à Dori. Sur le parcours Ouagadougou-Dori, je rencontrais des foules d’hommes qui creusaient le sol et transportaient sur leur tête les traditionnels paniers de terre. (…) Comme je leur disais que le travail forcé avait été supprimé, ils me dirent que dans leur village « rien n’avait été changé’’».

En 1946, de nouvelles élections au parlement français octroient trois postes de députés à la Haute et à la Basse Côte d’Ivoire. A l’issue de ces élections, Felix Houphouët-Boigny est réélu avec les deux premiers députés voltaïques, Daniel Ouézzin Coulibaly et Philippe Zinda Kaboré.

Les trois députés élus, en accord avec les autres élus africains dans les autres colonies françaises vont se battre pour l’application des lois qui garantissent les droits des africains notamment celui sur la fin des travaux forcés.

L’année 1946, c’est aussi l’année de la création des premiers partis politiques dans les colonies françaises d’Afrique noire.

Le Mogho Naba Sagha II crée l’Union Voltaïque (UV) en juin 1946 à Ouagadougou et Daniel Ouézzin Coulibaly créé le Parti démocratique voltaïque (PDV), section du Rassemblement démocratique Africain (RDA) le 20 décembre 1947, à Bobo-Dioulasso.

Daniel Ouézzin Coulibaly est le secrétaire politique du RDA créé le 21 octobre 194 6 à Bamako. A ce titre, il sillonne toute l’Afrique noire pour installer les sections du RDA : au Soudan (actuel Mali), en Guinée, au Niger, au Congo, au Sénégal, au Dahomey (actuel Benin), au Cameroun, etc. Le RDA s’apparente au parti communiste Français.

De 1947 à 1954 ce sont ces deux partis qui vont animer la vie politique en Haute Volta et batailler pour occuper les postes dans les Institutions politiques nouvellement crées avec la reconstitution du territoire.

Le président de la république française Vincent Auriol promulgue le 4 septembre 1947 la loi adoptée par l’Assemblée nationale française qui rétablit la colonie de la Haute Volta.

Le rétablissement de la Haute Volta réclamé par la chefferie coutumière et traditionnelle depuis plus d’une décennie ainsi que l’élite politique naissante et réalisé en 1947 par le colon français, ne vise pas à récompenser les voltaïques.

Il vise à affaiblir le RDA dont les principaux bastions se trouvent entre la Côte d’Ivoire et l’Ouest de la Haute Volta qui ont pour leader le président du RDA Felix Houphouët-Boigny et le lion du RDA, Daniel Ouézzin Coulibaly. Après le rétablissement, Daniel Ouézzin Coulibaly reste député de la Côte d’Ivoire car pour lui son combat reste panafricain.

Le rétablissement a pour avantage la création d’un Conseil général (ancêtre de l’Assemblée nationale burkinabè) en 1948 et l’élection de ses membres. C’est un organe consultatif sans réel pouvoir.

Sous le poids de la répression de l’administration coloniale, les élus du RDA au parlement français annoncent, le 18 octobre 1950 qu’ils se désapparentent du groupe parlementaire du Parti communiste français (PCF).

En juillet 1951, Daniel Ouézzin Coulibaly condamne devant le parlement français, les fraudes électorales en Haute-Volta et en Côte d’Ivoire. Les gouverneurs Péchoux et Mouragues maintiennent contre lui en Côte d’Ivoire et en Haute-Volta, une dizaine d’inculpations assorties de poursuites judiciaires l’obligeant à se réfugier en France.

A partir de 1954, l’Union Voltaïque s’éclate : Nazi Boni crée le Mouvement populaire d’évolution africaine (MPEA) qui deviendra le Mouvement populaire africain (MPA). Joseph Conombo et Henri Guissou forment le Parti social pour l’émancipation des masses africaines (PSEMA) en janvier 1955. En juillet 1956, le colonel Michel Dorange crée le Mouvement démocratique voltaïque (MDV) avec Gerard Kango Ouédraogo. Dans ce nouveau parti adhère Maurice Yaméogo qui occupe le poste de contrôleur financier.

En octobre 1954, le train arrive pour la première fois à Ouagadougou avec à son bord Daniel Ouézzin Coulibaly et Felix Houphouët-Boigny qui l’inaugurent.

En France, il y a un changement de gouvernement en fin 1955 qui sera favorable au RDA avec l’entrée de son président Felix Houphouët-Boigny dans le nouveau gouvernement en tant que ministre délégué à la présidence du Conseil.

Le RDA qui a été combattu depuis sa création en 1946 par l’administration coloniale devient à partir de 1956, un allié du gouvernement français. Le mouvement va donc en profiter pour demander de nouvelles réformes pour les colonies africaines.

L’une des réformes majeures sera l’adoption le 23 juin 1956 de la loi-cadre proposée par le ministre français d’outre-mer Gaston Defferre et le ministre Félix Houphouët-Boigny. La loi cadre autorise la mise en place dans les territoires africains, des Conseils de gouvernement élus, ce qui permet au pouvoir exécutif local d’être plus autonome vis-à-vis de la France.

En 1956, Daniel Ouézzin Coulibaly est alors la plus grande figure politique de la Haute Volta et c’est son mouvement, le RDA, qui a œuvré pour l’adoption de la loi-cadre qui offre aux Africains une autonomie relative, un pas vers l’indépendance. Il est donc incontournable dans la formation du premier gouvernement de la Haute Volta.

Aussi, des leaders politiques voltaïques vont œuvrer pour s’allier avec lui afin de jouer un rôle dans la nouvelle Haute Volta autonome et indépendante qui était en train de se dessiner. Deux personnalités politiques, Joseph Issoufou Conombo et Gérard Kango Ouédraogo se disputent la paternité du retour sur la scène politique voltaïque de Ouézzin Coulibaly qui était toujours député de la Côte d’Ivoire.

Pour la formation du premier gouvernement autonome de l’histoire de la Haute Volta, Daniel Ouézzin Coulibaly prône le compromis et l’unité de la famille politique. Il fusionne le 23 septembre 1956 à Ouagadougou avec Joseph Conombo, le Parti démocratique voltaïque (PDV), section territoriale du RDA et le PSEMA pour donner naissance au Parti démocratique unifié (PDU).

Très optimiste, Daniel Ouézzin Coulibaly écrit que «la colossale Haute-Volta a pris le départ et s’est élancée dans l’arène. Souhaitons-lui bonne route et bonne chance. Nous sommes avec elle».

L’application effective de la loi cadre intervient en 1957 avec l’adoption le 2 Février, des décrets d’application et l’organisation d’élections législatives en Haute Volta le 31 mars 1957.

Ces élections sont remportées par le PDU de Daniel Ouézzin Coulibaly et Joseph Issoufou Conombo avec 37 sièges. Le MDV du colonel Michel Dorange et Gérard Kango Ouédraogo remporte 26 sièges, l’un des élus de ce parti est Maurice Yaméogo. Le MPEA de Nazi Boni remporte 5 sièges et les Indépendants 2 sièges, soit 70 sièges en tout. Bien que vainqueur du scrutin, Daniel Ouézzin Coulibaly scelle une alliance avec le parti politique arrivé deuxième le MDV pour la formation du gouvernement.

Le premier gouvernement de l’histoire de la Haute-Volta est formé le 17 mai 1957 à Ouagadougou, doté de pouvoirs exécutifs étendus. Daniel Ouézzin Coulibaly est vice-président du conseil de gouvernement, ministre des Affaires inter-territoriales et ministre de l’Information. Le gouverneur français Yvon Bourges est le président du conseil mais il n’a désormais qu’un rôle symbolique.

Le numéro 2 du gouvernement est le patron du MDV, colonel Michel Dorange qui occupe le poste de ministre de l’intérieur. Au 10è rang ministériel, on trouve Maurice Yaméogo qui est ministre de l’Economie agricole.

Dès la mise en place du gouvernement, Daniel Ouézzin Coulibaly interpelle «Ni la politique, ni le mandat ne sont une fin en soi. Ce sont des moyens dont on ne doit user que dans l’intérêt public et de l’accélération du progrès social».

Dans le gouvernement formé, Joseph Issoufou Conombo et Gerard Kango Ouédraogo n’y figurent pas. Ils se désolidarisent et profiteront d’un certain nombre d’incidents pour constituer fin 1957, à l’Assemblée territoriale voltaïque, un groupe hostile au gouvernement. Ils s’allient à l’autre leader de l’opposition Nazi Boni et votent une motion de défiance exigeant la démission du président Ouézzin Coulibaly avec son gouvernement. La Haute Volta est en crise et des tractations sont engagées.

Le 12 janvier 1958, le président Daniel Ouézzin Coulibaly bénéficie du ralliement du ministre de l’Economie agricole Maurice Yaméogo avec d’autres membres. Il forme le 6 février 1958, un nouveau gouvernement dans lequel Maurice Yaméogo est propulsé numéro 2 au poste de ministre de l’Intérieur.

Le 20 mai 1958, Daniel Ouézzin Coulibaly prononce à l’Assemblée territoriale, son mémorable et historique discours-programme qui présente de grandes ambitions pour son pays.

«Les colossales pyramides d’Egypte, la grande muraille de Chine, les cathédrales gothiques de l’Europe occidentale ne doivent rien aux techniques industrielles modernes. Ces monuments élevés par le travail et la foi des hommes sont l’œuvre des sociétés dont le dénuement matériel était égal au nôtre. Méditons leur leçon, sachons que rien n’est impossible à l’homme de volonté animé d’un grand courage».

En juillet 1958, Daniel Ouézzin Coulibaly devient président du conseil de gouvernement et chef du territoire de la Haute Volta. Malade depuis quelques temps, il se rend en fin juillet 1958 à Paris pour y subir des examens médicaux. Il désigne Maurice Yaméogo pour assurer l’intérim du pouvoir.

L’intérimaire Maurice Yaméogo rend visite le 2 septembre 1958 au président tde gouvernement Daniel Ouézzin Coulibaly qui lui demande de faire le point de l’état d’avancement de la construction de l’hôpital de Ouagadougou, de la radiodiffusion de la Haute-Volta, etc.

Daniel Ouézzin Coulibaly, meurt le dimanche 7 septembre 1958 à 7 heures 30 minutes à l’hôpital saint Antoine de Paris d’un mal non déterminé jusqu’à ce jour. Ce décès est un séisme dans toute l’Afrique noire et en France.

Le lendemain de son décès, le président guinéen Sékou Touré, l’un de ses protégés, lui rend hommage en décrétant le 9 septembre 1958, une journée de recueillement et de prière de la part des populations guinéenne.

Modibo Kéita du Mali écrit : «Mon cher maître, mon très regretté guide, mon ainé et frère de lutte, désormais entré dans la légende, notre frère des jours sombres et des jours de gloire, adieu, dors en paix».

Felix Houphouët-Boigny affirme «Le camarade, l’ami, le compagnon, le frère de lutte, le président du RDA, atteint dans ce qu’il a de plus cher, car avec toi, cher Ouézzin, c’est beaucoup de lui-même qui s’en va».

Daniel Ouézzin Coulibaly reçoit des hommages et des honneurs à Paris et à Abidjan. Sa dépouille mortelle est ramenée ensuite en Haute Volta où il reçoit des funérailles nationales à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, les 14 et 15 septembre 1958.

Pour son successeur Maurice Yaméogo, Daniel Ouézzin Coulibaly, «était la boussole qui montre le chemin des intérêts voltaïques, le chef indiscutable qui savait concilier les divergences de vues au cours de nos débats, le géant de la pensée et de l’action».

Son adversaire politique Gérard Kango Ouédraogo affirme : «La Haute Volta et avec elle l’Afrique entière, pleure le meilleur de ses fils, (…) la fierté des Voltaïques, leur gloire, leur flambeau».

Deux semaines après ces funérailles, les Voltaïques approuvent à plus de 98 %, la Constitution sur la Communauté franco-africaine. Une fois les funérailles terminées, les tractations sont engagées au niveau des acteurs politiques pour la succession du président Daniel Ouézzin Coulibaly.

Maurice Yaméogo veut se faire confirmer par le Parlement mais les anciens adversaires du président Daniel Ouézzin Coulibaly à savoir Nazi Boni, Joseph Issoufou Conombo et Gerard Kango Ouédraogo, estiment que le poste leur revient.

A leur grande surprise, un acteur inattendu entre en scène : le Mogho Naba Kougri, roi de Ouagadougou. Le jeune monarque avait succédé en décembre 1957 à son père Mogho Naba Saga II, décédé.

Le 17 octobre 1958, le Mogho Naba Kougri se présente devant le palais de l’Assemblée Territoriale avec ses partisans pour faire pression sur les députés voltaïques pour l’instauration d’une monarchie constitutionnelle.

A la demande du président intérimaire Maurice Yaméogo, la Police coloniale et la Garde républicaine interviennent, tirent en l’air et dispersent la foule et les partisans du souverain mossi.

Cet événement rapproche la classe politique (opposition et majorité) et les parlementaires confirment Maurice Yaméogo, à la tête du pays le 20 octobre 1958 mettant définitivement en échec la tentative de coup d’état du souverain des mossis.

Maurice Yaméogo forme le 10 décembre 1958, un gouvernement d’union et le lendemain 11 décembre 1958, la République est proclamée et l’Assemblée territoriale devient Assemblée législative et constituante.

La nouvelle Assemblée législative opte pour la fédération du Mali mais dans le cadre de la communauté. L’unanimité se dégage au niveau de tous les partis voltaïques de l’époque ; ils sont fédéralistes.

Mais Maurice Yaméogo abandonne la fédération et crée le 29 mai 1959, le conseil de l’entente avec le Dahomey (actuel Benin) de Hubert Maga, la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët-Boigny et le Niger de Hamani Diori.

Maurice Yaméogo préside le 25 octobre 1959 à Bobo-Dioulasso, la cérémonie de transfert de la dépouille mortelle de Daniel Ouézzin Coulibaly dans le caveau familial.

Une lettre ouverte critiquant l’action gouvernementale est signée, le 28 juin 1960, par Nazi Boni, Joseph Ouédraogo, Diongolo Traoré, Edouard Ouédraogo, Gabriel Ouédraogo et Paul Nikiema dans le but d’obtenir la tenue d’une table ronde. En réponse à cette demande, Maurice Yaméogo les fait tous interner le 2 juillet 1960 à Gorom-Gorom, sauf Nazi Boni déjà parti en exil.

Nazi Boni trouve asile à Bamako chez Modibo Keïta. A la veille du 5 août 1960, à 20 heures 15 mn, Nazi Boni s’adresse à travers Radio Mali, au peuple voltaïque qui s’apprête à être indépendant.

«L’indépendance imposée au gouvernement par le peuple (et) par l’opposition et littéralement offerte par la France sera proclamée par ceux qui en sont les ennemis les plus acharnés qui, aujourd’hui comme demain, sont prêts à la saboter.

C’est le paradoxe de la vie. C’est la comédie humaine. Mais, quel que soit la forme revêtue par notre accession à la souveraineté internationale, celle-ci constitue un fait positif dont nous devons nous réjouir…», affirme Nazi Boni.

Le 5 août 1960, Maurice Yaméogo proclame l’indépendance. «Aujourd’hui, 5 août 1960, à zéro heure, au nom du droit naturel de l’homme à la liberté, à l’égalité, à la fraternité, je proclame solennellement l’indépendance de la République de Haute-Volta ».

Agence d’Information du Burkina
Informations rassemblées par
WUROTÈDA Ibrahima SANOU

Source:AIB MEDAI

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