Économie informelle
Restaurant « Tantie Sanou » : une chance pour les fonctionnaires
Depuis l’instauration de la journée continue au Burkina Faso, de nombreux fonctionnaires ne peuvent plus rentrer à la maison pour déjeuner à cause de la courte durée de la pause de midi (30 minutes du lundi au jeudi et 1 heure le vendredi). C’est ainsi que certains mangent sur leurs lieux de travail quand il y existe des restaurants, tandis que d’autres cherchent dans les environs. Au quartier Paspanga de Ouagadougou, la restauratrice Adjaratou Sanou a saisi cette opportunité pour développer son business. Reportage.
Comme tous les jours ouvrables, le restaurant est bien fréquenté pendant la pause déjeuner, avec des fonctionnaires en majorité.
La gestionnaire Adjaratou Sanou, dite « Tantie Sanou », et ses deux employées ont peu de temps pour satisfaire cette clientèle, pressée de retrouver les bureaux.
Débuts difficiles
La qualité des plats et la serviabilité du personnel sont saluées par les travailleurs.
Il recommande néanmoins que les plats soient variés en incluant des mets locaux.
Son collègue Nida Ouédraogo, fidèle client depuis 2009, apprécie l’amabilité des restauratrices mais estime que la quantité des plats n’est plus à la hauteur de ses attentes.
La crise sécuritaire, le grand défi
Selon Adjaratou Sanou, le métier lui permet, à elle et à ses deux employés, de se nourrir et de scolariser leurs enfants.
Martine Sawadogo travaille avec Mme Sanou depuis une dizaine d’années. Elle apprécie la complicité qui les lie et la fraternité avec les travailleurs.
Aux côtés des fonctionnaires qui constituent l’écrasante majorité des clients du restaurant « Tantie Sanou » figurent les commerçants installés aux abords de l’avenue Thomas Sankara, les élèves du lycée Bogodogo et certains passants.
En ces périodes de vacances scolaires, le marché n’est pas totalement au rendez-vous, se lamente Adjaratou Sanou. À son avis, le plus grand problème qui réduit d’année en année ses recettes, c’est la crise sécuritaire marquée par une morosité économique en général et la fermeture de certains axes en centre-ville.
Dame Sanou demande à Dieu d’accorder la paix au Burkina Faso afin que les habitants puissent travailler dans la sérénité pour s’en sortir.
Tilado Apollinaire ABGA