Renégociation des accords de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal
Le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a inscrit dans son programme économique la volonté de renégocier les accords de pêche entre l’Union européenne et la République du Sénégal. En effet, la pêche artisanale sénégalaise est confrontée à une surexploitation des ressources halieutiques, ce qui impacte directement près de 20% de la population active du pays qui dépend de cette activité.
Historique des accords de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal
Les premiers accords de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal datent de 1979. À l’époque, l’Union européenne était encore la CEE (Communauté économique européenne). Ces accords permettaient aux navires de l’Union européenne de pêcher dans les eaux territoriales exclusives du Sénégal et d’accéder à une grande variété de ressources halieutiques. En échange, l’Europe s’engageait à aider financièrement le Sénégal pour développer ses infrastructures portuaires et son secteur de la pêche.
Contenu des accords de pêche de 2014
En 2014, les accords de pêche entre l’Union européenne et le Sénégal ont été transformés en accord thonier, avec un volet relatif aux poissons démersaux, notamment le merlu noir. Ces accords étaient conclus pour une durée de cinq ans et tacitement reconductibles. En 2020, ils ont été reconduits jusqu’en 2025. Le protocole d’accord prévoit des possibilités de pêche pour des navires espagnols, portugais et français, avec un tonnage de référence de 10 000 tonnes de thon par an et 1700 tonnes de merlu noir pour deux navires espagnols.
Critiques des accords de pêche avec l’Union européenne
Ces accords de pêche avec l’Union européenne sont critiqués pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la compensation financière de 3 millions d’euros versée par Bruxelles semble faible au regard de l’importance de la pêche dans l’économie sénégalaise. Plus de 600 000 personnes, soit plus de 17% de la population active, vivent directement ou indirectement de la pêche au Sénégal. De plus, la surexploitation des ressources halieutiques dans la zone exclusive du Sénégal rend la pêche artisanale de moins en moins viable. Les pêcheurs sénégalais accusent les navires européens de s’approcher trop près des côtes et de dilapider les ressources en petits poissons.