La Cour des comptes du Burkina Faso a présenté son rapport annuel 2022 lors d’un point de presse tenu le 29 février 2024. Ce rapport met en lumière plusieurs irrégularités liées à la subvention accordée par l’État aux partis politiques. Selon le rapport, plus de 500 millions de francs CFA de la subvention allouée aux partis politiques pour leurs activités de campagnes électorales n’ont pas été justifiés et doivent donc être remboursés.
En 2020, l’État burkinabè a alloué environ 1 280 000 000 francs CFA aux partis politiques et aux hommes politiques pour leurs activités électorales. Sur ce montant, près de 500 millions de francs CFA restent injustifiés. Cette somme non justifiée doit être remboursée par les principaux concernés.
Le premier président de la Cour des comptes, Latin Poda, a souligné lors du point de presse que ces irrégularités soulèvent des questions et des interrogations. Sur les 125 acteurs politiques ayant reçu la subvention de l’État en 2020, seuls 72 ont produit et déposé leurs rapports financiers à la Cour des comptes pour justifier l’utilisation des fonds reçus.
Le rapport de la Cour des comptes indique également que 53 autres acteurs politiques, soit 42,40 %, n’ont pas déposé de rapports financiers pour justifier l’utilisation des sommes reçues dans le cadre du financement public.
En conséquence de ces irrégularités, certains acteurs politiques ont été exclus du financement public. Tahirou Barry du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR), Ablassé Ouédraogo du Faso Autrement et Do Pascal Sessouma du parti Vision Burkina-Parti Pacifiste font partie des personnes sanctionnées. Ils doivent également rembourser les sommes reçues de l’État.
Le rapport de la Cour des comptes révèle également une liste de 20 partis politiques, formations politiques et regroupements d’indépendants qui sont désormais exclus du financement public.
Cette publication de la Cour des comptes met en évidence les problèmes de transparence et de responsabilité dans l’utilisation des fonds publics alloués aux partis politiques au Burkina Faso.