Études sur les Rapports Sociaux de Sexe et les Inégalités de Genre
L’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) a récemment dévoilé les résultats de trois études de recherche innovantes sur les rapports sociaux de sexe et les inégalités de genre au Sénégal. Ces travaux, dirigés par le Dr. Saliou Ngom, visent à identifier les sources des inégalités de genre dans des domaines variés tels que l’espace politique, la sphère privée et l’entrepreneuriat économique.
Ces recherches sont cruciales pour comprendre les causes profondes des inégalités de genre et proposer des solutions concrètes. En effet, le Dr. Ngom a souligné l’importance d’une réflexion approfondie pour saisir les dynamiques complexes qui perpétuent ces inégalités. À cette fin, un comité de neuf experts de l’UCAD a évalué et financé les trois projets lauréats parmi les 37 propositions reçues, démontrant ainsi un engagement significatif envers la recherche pluridisciplinaire.
L’objectif principal de ces études est d’informer les décideurs politiques et de contribuer à une meilleure compréhension des enjeux de genre au Sénégal. En produisant des connaissances scientifiques rigoureuses, ces travaux visent à influencer les politiques publiques et à promouvoir des mesures concrètes pour réduire les inégalités de genre. De plus, une publication scientifique avec l’IFAN est prévue pour diffuser largement les résultats et les recommandations issues de ces recherches.
Ces initiatives s’inscrivent dans un contexte où les inégalités de genre continuent de représenter un défi majeur, tant au niveau national qu’international. Les résultats de ces études fourniront des données précieuses et des perspectives novatrices, essentielles pour élaborer des stratégies efficaces visant à promouvoir l’égalité des sexes et à renforcer la justice sociale au Sénégal.
Analyse des Projets de Recherche Lauréats
Le premier projet, conduit par Fatma Sylla, doctorante à l’Université Assane Seck de Ziguinchor, se penche sur les enjeux écologiques et la dégradation climatique, et leur impact sur la vulnérabilité des femmes à Bargny. Cette région côtière du Sénégal est particulièrement affectée par l’érosion et les changements climatiques, exacerbant la précarité des femmes qui dépendent majoritairement des ressources naturelles pour leur subsistance. Sylla explore comment les politiques environnementales et les initiatives locales peuvent être adaptées pour réduire cette vulnérabilité, tout en promouvant une gestion plus durable des ressources.
Le deuxième projet, dirigé par Ndèye Coumba Madeleine Ndiaye, professeur agrégée à l’UCAD, examine le code de la famille sénégalaise et les discriminations qu’il engendre. Ndiaye analyse les dispositions législatives et leur application dans la société sénégalaise, en mettant en lumière les inégalités de genre qu’elles perpétuent. Elle aborde également les enjeux sociaux entourant la famille, tels que les mariages précoces, la polygamie et les droits des femmes au sein du foyer. Ses recommandations incluent des réformes juridiques et des stratégies de sensibilisation pour promouvoir l’égalité de genre dans le cadre familial.
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Le troisième projet, proposé par Ibrahima Niang de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, se concentre sur l’entrepreneuriat agricole des femmes de Mont Rolland. Ce projet met en lumière les défis et les opportunités auxquels font face les femmes dans le secteur agricole, notamment en termes d’accès aux ressources, au financement et aux marchés. Niang propose des solutions pratiques pour renforcer l’autonomie économique des femmes rurales, telles que des programmes de formation, des coopératives agricoles et des mécanismes de financement adaptés.
Ces trois projets de recherche offrent une perspective détaillée et nuancée sur les différentes facettes des inégalités de genre au Sénégal. Ils mettent en avant des solutions spécifiques et adaptées aux contextes locaux, visant non seulement à informer les politiques publiques, mais également à enrichir la compréhension scientifique des dynamiques de genre dans le pays. Dr. Saliou Ngom souligne l’importance de ces travaux pour l’élaboration de politiques plus inclusives et équitables.