Centre-Sud : Lancement des activités commémoratives de la semaine des langues africaines à Manga
La secrétaire générale de la région (SGR) du Centre-Sud, Abibata Ouo Bamouni, qui a donné le top de départ des activités, a souligné que valoriser les langues nationales par de tels événements constitue « une avancée majeure dans leur promotion, notamment dans un contexte où une dizaine de langues sont menacées de disparition en Afrique et au Burkina Faso ».
Elle a insisté sur le fait que la valorisation des langues nationales, en tant qu’« outils de communication et de culture », s’inscrit dans la dynamique actuelle de la politique gouvernementale visant à « libérer notre pays de toute forme d’agression et d’aliénation pour une indépendance réelle et une souveraineté affirmée ».
La Secrétaire permanente de la Promotion des Langues Nationales (SP-PLN), docteure Awa Deuxième Jumelle Tiendrébeogo, a, quant à elle, évoqué les effets de la colonisation, qui a supplanté les langues nationales par le français. Elle a affirmé que les deux événements représentent des tremplins pour opérer une « décolonisation mentale et linguistique ».
« Nous espérons que les stéréotypes longtemps entretenus par le colonisateur seront enfin brisés, afin que nous puissions avoir confiance en nos langues, reconnaître leur valeur et exploiter leur potentiel pour apporter une plus-value à notre société », a-t-elle déclaré.
Le directeur régional de l’Éducation préscolaire, primaire et non formelle du Centre-Sud, Adama Congo, a rappelé que dans les provinces du Bazèga, du Nahouri et du Zoundwéogo, une kyrielle d’activités est prévue, notamment des conférences, des panels et des jeux radiophoniques.
Selon lui, le choix de valoriser les langues nationales est une évidence, car « nul ne saurait se développer uniquement à partir de la langue d’autrui ».
Abibata Ouo Bamouni a également évoqué les progrès des mentalités concernant les langues nationales, se réjouissant que la période où s’exprimer en langue maternelle à l’école était passible de sanctions appartienne désormais au passé. Elle a qualifié cette pratique d’« erreur fondamentale » dans le système éducatif.
Pour atteindre les objectifs escomptés, elle a exhorté les populations à participer activement aux activités et à s’engager pour la valorisation des langues nationales.
Elle a encouragé l’utilisation quotidienne des langues locales et la création d’un environnement favorable à leur apprentissage, aussi bien dans les villes que dans les villages.
Instaurée en 2018 par le comité scientifique et technique de l’Union africaine sous la tutelle de l’Académie Africaine des Langues (ACALAN), la SLA met en lumière les composantes et variétés linguistiques africaines.
De son côté, la JILM, proclamée par l’UNESCO le 21 février 2000, promeut la diversité linguistique, culturelle et le multilinguisme.
En 2024, 10 des 13 régions du Burkina Faso célèbreront ces deux événements, a indiqué docteure Awa Deuxième Jumelle Tiendrébeogo.
Agence d’information du Burkina
MZ/ata