Centre-nord: A Boussouma, l’espoir supplante le désespoir grâce à la résilience des populations et aux actions des Forces combattantes
Boussouma. Cette commune de la région du Centre-Nord au Burkina Faso, a aussi accueilli des milliers de personnes déplacées internes. De plus en plus, l’on enregistre des retours. La délégation spéciale est fière de ces réinstallations. « Ils ont dit qu’ils préfèrent repartir plutôt que d’être éternellement accueillis et laisser leur village dans les mains de l’ennemi », témoigne le préfet-président de la délégation spéciale Madjoa Lompo.
Vendredi 26 juillet 2024, jour de la 2e session ordinaire de la délégation spéciale de Boussouma. A l’ordre du jour, trois points : la lecture du procès-verbal de la session précédente, examen et adoption des délibérations et divers.
Sur 20 membres, seuls 2 sont absents. Le quorum étant atteint, le Président de la délégation spéciale a souhaité la bienvenue aux membres de la délégation. L’ambiance est teintée de sérénité et de rigueur.
Le secrétaire de séance désigné, un membre procède à la lecture du procès-verbal de la 1ère session tenue en mars 2024. Beaucoup d’amendements vont être apportés par un agent de la sécurité. « Merci commissaire pour cette vigilance qui nous permet d’avoir un document de qualité », lance-le Préfet/PDS à son endroit.
Le premier vice-président, le Songkoglog Naaba Saaga, fait des vas-et-viens entre deux échanges.
« Désolé, c’est une équipe de l’ONU-Habitats qui est là pour la finalisation d’un projet », dit-il avant de s’excuser une fois. La bonne nouvelle : le projet de réhabilitation et de construction du mur de clôture de la maison de la femme est acté.
Le premier vice-président de la délégation spéciale de Boussouma est très impliqué dans la gestion de la commune. Chef Coutumier, il est ministre du Dima de Boussouma. « Le rôle et la place des coutumiers dans la gestion de la société est très importante », rappelle le ministre.
A la délégation spéciale de Boussouma, les valeurs sont mises sur la cohésion sociale, le retour aux sources et l’implication de tous pour une société épanouie.
Chantal T. Simporé, 2e vice-présidente de la délégation spéciale de Boussouma n’a pas de répit. Entre suivre la session et préparer des signatures de documents, la jeune dame est présente à travers sa participation active aux échanges.
« Au début, c’était difficile, mais l’accompagnement du Président et du 1er vice-président a été énorme pour moi. J’assure pleinement mon rôle et nous travaillons ensemble dans la quiétude », dit-elle.
Boussouma, l’oasis pour certaines personnes déplacées
Boussouma est devenue une oasis pour certaines personnes déplacées internes. Et pour le Préfet /PDS ces populations font preuve de résilience et de vivre ensemble. En effet, informe-t-il : « Il y a des populations qui dès leur arrivée, tellement ils ont été bien accueillis qu’ils ont pu s’intégrer dans la communauté. Ils ont construit des maisons et se sont trouvés une occupation quotidienne et digne ».
Moussa Bamogo, menuisier au marché de Boussouma en est l’exemple. Lui et sa famille se sont installés dans un secteur de la commune. « Je fais quelques activités de menuiserie et je suis parfois solliciter tant à Kaya que Ouagadougou. Et bien d’autres localités environnantes », témoigne-t-il avec fierté. Le retour dans son village n’est plus à l’ordre du jour mais Moussa espère vivement le retour de la sécurité dans son village.
Soutien oui, mais les moyens manquent
A l’instar des autres communes hôtes, Boussouma fait face à d’énormes charges des PDI, tant sanitaires, éducatives que humanitaires. « Nous avons néanmoins des difficultés à satisfaire tout le monde », reconnait le Préfet/PDS/. Boussouma manifeste sa solidarité envers les PDI.
Des villages réinstallés
« Il y a des départs, beaucoup de départ d’ailleurs, mais il y a des arrivés », rappelle M. Lompo. Mais, l’espoir supplante le désespoir en ces moments de lutte intense contre le terrorisme selon l’Autorité.
En rappel, dit-il, des villages ont été réinstallés. Et les plus belles histoires de résilience des populations sont nombreuses, selon le Préfet.
Sourire aux lèvres, il cite ces villages sur le bout des doigts. Parmi eux, un avait subi une attaque au mois de mai ou plusieurs civils sont morts. Un mois après, dit-il, lorsque les forces de l’ordre ont assuré la sécurité et que l’accalmie a été retrouvé, la population s’y est retournée.
« Elles se sont réinstallées et ont commencé à mener leurs activités. Nous avons tous compris à travers leur acte que nous ne devons pas céder un centimètre de nos terres à l’ennemi. C’est vraiment une preuve de résilience. Et c’est aussi leur contribution dans la lutte contre le terrorisme », explique le Préfet.
Qui ajoute que si justement les forces de sécurité et de défense travaillent au retour des populations qui refusent, cela peut être un facteur décourageant.
A Boussouma, même si l’inquiétude plane parfois, les autorités disent garder la foi et espère que le terrorisme sera une histoire à conter, très bientôt.
Agence d’information du Burkina avec mousso.news